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Depuis sa réouverture en 2009, l’Opéra Royal de Versailles nous invite à des spectacles d’exception dans une atmosphère unique chargée d’histoire. Situé dans l’enceinte même du Château de Versailles, les spectateurs sont invités à un voyage majestueux dans le temps, qui traverse la Place d’Armes, passe devant l’entrée principale du Château, s’arrête un instant devant la magnificence de la Chapelle Royale, puis s’étire tout au long d’un couloir orné de somptueuses sculptures (début de l’exposition temporaire consacrée à ‘Versailles & l’Antique’ jusqu’au 17 mars 2013), avant de s’ouvrir sur l’écrin secret bleu et or de l’Opéra Royal. Un tel lieu privilégié et intimiste mérite une Compagnie exigeante au talent remarquable : c’est exactement le profil du Béjart Ballet Lausanne qui, malgré la disparition de son fondateur Maurice BÉJART, n’a rien perdu de ses qualités intrinsèques sous la direction de Gil ROMAN. Le spectacle proposé ce jour et jusqu’au 2 février se compose de quatre chorégraphies. Tout d’abord «Empreintes» de Tony FABRE, pièce créée le 27 décembre 2012 à Lausanne, sur des musiques de Jean Sébastien BACH et des percussions de MATMOS. Ancien soliste du Ballet du XX° siècle à Bruxelles sous la direction de Maurice BÉJART, Tony FABRE a composé ce ballet à partir des empreintes que lui a laissé Maurice, parmi lesquelles il cite : l’apprentissage intense, la rigueur, le dépassement de soi et surtout, la joie de danser. Toutes ces impressions se retrouvent dans ce ballet lumineux, les danseurs exultent tout au long de la chorégraphie dont le vocabulaire semble totalement dicté par le Maître disparu et le public partage ce plaisir avec délectation. Parmi les quinze danseurs impliqués dans cette pièce, nous retrouvons avec joie quelques ‘anciens’ comme la sublime Kateryna SHALKINA, le sculptural Julien FAVREAU ou Oscar CHACON et son magnétisme félin, mais nous découvrons aussi quelques nouveaux talents comme la magnifique américaine Kathleen THIELHELM ou le surprenant néo-zélandais Harrison WYNN. Le ballet suivant est une œuvre de Maurice BÉJART intitulée «Etude pour une Dame aux Camélias» (2001) et interprétée par une exceptionnelle Elisabet ROS. Bien que quelques danseurs participent à la mise en scène initiale de la chorégraphie, c’est la beauté du fantastique solo sur des musiques de Frédéric CHOPIN et Francesco CILEA qui marque les esprits : dans son académique couleur chair, Elisabet fascine et hypnotise le public pour incarner cette «Mort du Cygne» aux accents béjartiens, où elle exécute une sorte de pas de deux avec sa propre ombre, avant de ne faire plus qu’un dans un ultime soupir. Gil ROMAN chorégraphe invite ensuite le public à le suivre «Là où sont les Oiseaux», créé en 2011 à Shanghai, sur une musique originale de CITYPERCUSSIONS, des extraits de GORILLAZ et du prélude de «Parsifal» de Richard WAGNER. A partir d’un poème du chinois Chen Sheng LAI intitulé «Le Charme de la Vie» et d’une sculpture de Marta PAN, laquelle avait collaboré avec Maurice BÉJART en 1959, Gil compose une œuvre touchante et onirique pour huit danseurs. Le symbolisme des différents tableaux, la beauté des jeux de lumières et la musicalité extrême des interprètes en font une œuvre rare et précieuse, d’où se distinguent la présence d’Oscar CHACON, le charme d’Alanna ARCHIBALD et la malice de Cosima MUNOZ. Pour conclure le spectacle, nous retrouvons «Brel et Barbara», chorégraphie de Maurice BÉJART (2001) en hommage à ces deux monuments de la chanson française. Dans ce ballet, nous avons le privilège rare de revoir Gil ROMAN danser le rôle de Jacques BREL que Maurice avait créé pour lui : âgé de 52 ans (il est né le 29 novembre 1960 à Alès), Gil n’a rien perdu de ses exceptionnelles qualités de danseur et d’interprète, la légèreté de ses sauts reste prodigieuse et il nous rappelle à juste titre qu’il a été et est toujours un des meilleurs danseurs au monde. Si toute la chorégraphie est un enchantement, certains moments sont plus intenses, comme le pas de deux de Gil ROMAN et Keisuke NASUNO sur «La Solitude» de BARBARA, le solo d’Elisabet ROS (photo) sur «Ne me quitte pas» de Jacques BREL ou celui de Gil sur « Dis, quand reviendras-tu » de BARBARA, le groupe des danseurs sur «La Valse» de Jacques BREL, le pas de deux d’Elisabet ROS et Oscar CHACON sur «L’Aigle Noir» de BARBARA et l’apothéose sur «Quand on a que l’Amour» de Jacques BREL, interprété par Kateryna SHALKINA et Oscar CHACON. Un spectacle magique, une Compagnie enthousiasmante et un cadre exceptionnel, c’est la garantie d’une soirée inoubliable. Pour ceux qui ne pourraient se rendre à Versailles demain ou après-demain, le Béjart Ballet Lausanne reviendra au Théâtre de Chaillot, à Paris, du 6 au 15 juin 2013, pour présenter «Light» de Maurice BÉJART. A bientôt ! (Article Patrick HERRERA)

1. févr., 2013

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Commentaires

28.11 | 05:58

Comment dire que la relative difficulté technique d'un art,quelqu'il soit, en r...

27.03 | 17:18

Pour le programme court, Yuzuru a patiné sur 'Otonal' de Raul di Blasio.

24.03 | 13:19

hello, quelqu'un peut il me dire le titre de la musique pour le programme de...

16.05 | 11:56

Un spectacle de qualité avec une programmation harmonieuse entre les...