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Du 03 au 08 octobre 2017, le Ballet National du Canada était invité au Théâtre des Champs-Elysées pour cinq représentations exceptionnelles du ballet «Nijinsky» de John NEUMEIER. Tout d’abord, qui était Vaslav NIJINSKY ? Danseur et chorégraphe russe d’origine polonaise, Vaslav NIJINSKY est né le 12 mars 1889 à Kiev et décédé le 8 avril 1950 à Londres. Formé à l’Académie de Danse Impériale de Saint-Pétersbourg, il danse au Ballet du Théâtre Maryinsky où l’impressario Serge de DIAGHILEV le sélectionne pour les tournées internationales des Ballets Russes. Réputé pour sa virtuosité et pour ses sauts, il est considéré comme le plus grand danseur de son époque. Il a marqué de son interprétation les créations de Mikhail FOKINE dans le rôle de l’Esclave d’Or de «Shéhérazade» (1910), dans «Pétrouchka» (1911) et dans «Le Spectre de la Rose» (1911), mais aussi dans le rôle du Faune dans sa propre chorégraphie de «L’Après-midi d’un Faune» (1912). En 1913, au Théâtre des Champs-Elysées, sa chorégraphie moderne du «Sacre du Printemps» sur la musique d’Igor STRAVINSKY fit scandale. Côté vie privée, il fut l’amant de Serge de DIAGHILEV de 1908 à 1913, avant de tomber amoureux et d’épouser la danseuse hongroise Romola de PULSZKY en 1913 à Buenos Aires. En 1919, il sombre dans une folie mégalomane et mystique, qui lui fait perdre la totalité de ses moyens et met fin à sa carrière artistique. Grand admirateur et collectionneur d’objets ayant appartenus à Vaslav NIJINSKY, le chorégraphe John NEUMEIER a décidé de situer l’action de son ballet biographique à une date charnière : le 19 janvier 1919, dans une salle de l’Hôtel Suvretta House de Saint Moritz (Suisse), où Vaslav NIJINSKY a dansé pour la dernière fois en public. L’Acte I propose un voyage imaginaire dans les souvenirs de NIJINSKY, sa relation avec son mentor Serge de DIAGHILEV, ses plus grands rôles (interprétés chacun par un danseur différent), sa partenaire Tamara KARSAVINA, mais aussi sa vie privée avec sa sœur Bronislava (qui devint chorégraphe) et sa rencontre avec son épouse Romola sur le bateau qui les conduisait en Amérique du Sud. L’Acte II essaye d’illustrer la folie de NIJINSKY où se mêlent souvenirs d’enfance, visions cauchemardesques de la Première Guerre Mondiale et l’infidélité de sa femme. Hommage narratif complexe, ce ballet offre une lecture poétique de la vie de Vaslav NIJINSKY en mettant en lumière les instants de gloire, mais aussi les heures sombres de l’artiste et de l’homme. La Compagnie du Ballet du Canada, dirigée par Karen KAIN et forte de 78 danseurs, s’approprie le style du chorégraphe et entraîne le spectateur dans ce chef d’œuvre qui explore les méandres de l’esprit de NIJINSKY. Pour la représentation du dimanche 08/10/2017 à laquelle j’ai assisté, Vaslav NIJINSKY était interprété par un remarquable Francesco Gabriele FROLA (photo du bas) qui combine admirablement virtuosité et fragilité, pour donner vie aux tourments de son personnage. Sa femme Romola bénéficiait de l’impressionnante présence scénique de Svetlana LUNKINA, ex-Etoile du Bolchoï de Moscou. La ballerine Tamara KARSAVINA était confiée à la douceur romantique de Jillian VANSTONE (photo du bas). Parmi les interprètes des rôles mythiques rêvés qui ont été créés par Vaslav NIJINSKY, je retiendrai surtout Félix PAQUET (photo du haut) dans le Faune de «L’Après-midi d’un Faune», mais également dans l’Esclave d’Or de «Shéhérazade», ainsi que Harrison JAMES dans l’Esprit de la Rose du «Spectre de la Rose». Les musiques, empruntées à CHOPIN, SCHUMANN, RIMSKY-KORSAKOV et CHOSTAKOVICH ont été interprétées en direct par l’Orchestre Prométhée sous la direction de David BRISKIN, avec une remarquable violon solo, Anne-Claire GORENSTEIN. Au final, l’ensemble du spectacle fut chaleureusement applaudi par le public qui lui réserva une standing ovation amplement méritée. Il faut dire qu’un tel ballet hommage à Vaslav NIJINSKY ne pouvait rêver de plus bel écrin que le Théâtre des Champs-Elysées qui, un siècle plus tôt, avait déjà accueilli le danseur et le chorégraphe de son vivant, lorsqu’il faisait la gloire des Ballets Russes. (Article Patrick HERRERA) // Photo du haut : Félix PAQUET (incarnation rêvée d’un célèbre rôle créé initialement par Vaslav NIJINSKY) dans le rôle du Faune dans «L’Après-midi d’un Faune» ; photo du bas : Francesco Gabriele FROLA (Vaslav NIJINSKY) et Jillian VANSTONE (Tamara KARSAVINA) dans «Les Sylphides».

Commentaires

28.11 | 05:58

Comment dire que la relative difficulté technique d'un art,quelqu'il soit, en r...

27.03 | 17:18

Pour le programme court, Yuzuru a patiné sur 'Otonal' de Raul di Blasio.

24.03 | 13:19

hello, quelqu'un peut il me dire le titre de la musique pour le programme de...

16.05 | 11:56

Un spectacle de qualité avec une programmation harmonieuse entre les...