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Les 2 et 3 avril 2015, le Théâtre du Carré Belle-Feuille de Boulogne a accueilli deux représentations de «Seuls et Ensemble». Ce spectacle initié par les Ballets German SILVA, sous la Direction de Marcelo MURRIAGUI, associait quatre Compagnies différentes, lesquelles proposaient sept solos pour une Danse sans frontière, dans un voyage entre Classique et Contemporain. L’œuvre d’ouverture était «In-terpret-is», chorégraphie et interprétation de David MAZÓN FIERRO, artiste équatorien implanté à Toulouse, qui représente Humanum Company. A l’origine, il s’agit d’une pièce de 45 minutes pour 2 danseuses et 2 danseurs, développée autour du mythe de Babel, qui prône la diversité et la multiculturalité, afin de reconnaître l’identité et la singularité de chacun ; David a transformé sa création de 2014 en un solo de 20 minutes, au style contemporain théâtral, où il interagit avec des livres, chaque ouvrage évoquant une culture, qui incite à la paix ou sème la révolte … beaucoup d’idées, pour une pièce résolument originale. La seconde œuvre proposait de découvrir une création d’Alice PSAROUDAKI pour BALLET 18.6 : «La Pudique», interprétée par Emmanuelle KLEIN (photo du haut). Ce solo néo-classique est un extrait d’un duo intitulé «Rêve de Pygmalion», où Alice s’est inspirée de deux magnifiques sculptures de Cris PEREBY, dont ‘La Pudique’, pour leur donner vie à travers sa chorégraphie. Alice a conçu le costume en respectant l’esprit de la sculptrice, mais c’est Hisako TANAKA qui l’a très justement réalisé. La pièce s’est ouverte sur un poème d’Annick MERLIN, «Fleur Pudique», également inspiré par cette même sculpture, lequel a été lu par David MAZÓN FIERRO, dans une volonté de lier les solos entre eux, malgré leurs différences de styles. Emmanuelle KLEIN s’est tout d’abord présentée dans la pose de sa statue pendant la lecture du poème, avant de révéler une danse élégante et sensuelle, sur la musique baroque de l’Adagio du «Concerto pour hautbois et cordes en ré mineur» d’Alessandro MARCELLO (1669-1747) … petit moment de grâce, dont le public aurait aimé profiter plus longtemps. La troisième œuvre présentée était une chorégraphie de Marcelo MURRIAGUI pour les Ballets German SILVA : «Envole-toi Tristesse», interprétée par Satya PASPUEL, qui vient du Ballet National d’Equateur. Dans un élan de liberté et de pureté, Satya a semblé habiter sa chorégraphie pour transmettre une émotion sincère au public, tout en s’exprimant à travers une gestuelle sensible, sur une musique de Steven BROWN et un chant d’Omara PORTUONDO … encore un beau moment très apprécié. La quatrième pièce était une chorégraphie de et avec Paulina VOGEL, du collectif Abundance : «Everyone is Doing as Good». Paulina est une danseuse chilienne de base classique, qui a évolué vers le contemporain et qui réside aujourd’hui à Rotterdam. Sa prestation a été marquée par une excellente technique contemporaine et une chanson touchante de Lianne LA HAVAS. Le cinquième solo proposait un beau retour dans l’univers académique avec «La Mort du Cygne», création d’Alice PSAROUDAKI pour BALLET 18.6, d’après l’œuvre initiale de Mikhail FOKINE (1907). L’interprétation était confiée à Emmanuelle KLEIN (photo du bas), qui a également collaborée à la chorégraphie, dans un costume fluide conçu par Alice et réalisé par Hisako TANAKA. Sur cette musique émouvante tirée du «Carnaval des Animaux» de Camille SAINT-SAËNS, Emmanuelle a développé une belle technique de pointes, tout en déployant une magnifique amplitude de bras, pour donner l’illusion de voir la mélodie s’incarner dans un cygne blessé, qui rassemble ses dernières forces pour un ultime envol. Beau défi pour la chorégraphe et l’interprète de se confronter à une telle œuvre qui soufre d’inévitables comparaisons, mais défi relevé avec brio et sensibilité. La sixième pièce proposée était «Face au Mur du Temps», chorégraphie de Marcelo MURRIAGUI à laquelle son interprète, Juliette APIOU, a participé. Destinée à une danseuse expérimentée, cette œuvre explore le questionnement d’un être sur son existence et sa quête de changement, sur le «Quatuor pour la Fin du Temps» d’Olivier MESSIAEN. Ce solo a été remarquable par la force de son interprétation. Enfin, la septième pièce présentée était «Les Dernières Fleurs de Mon Jardin», également une chorégraphie de Marcelo MURRIAGUI, avec la collaboration de son interprète, David GUASGUA. Sur les «Quatre Derniers Lieder» de Richard STRAUSS, David a su exprimer avec émotion une douce nostalgie, à travers une belle gestuelle féline, pour rendre un dernier hommage à l’éphémère beauté des fleurs, qui disparaissent irrémédiablement de son jardin … Au final, ce spectacle fait découvrir la diversité des univers de la Danse, où chaque spectateur peut être touché selon sa sensibilité propre, sans renier l’existence et la valeur d’autres disciplines, pour que la tolérance en Danse soit leçon de Vie. Ainsi, «Seuls et Ensemble» s’affiche comme une belle initiative de rencontres chorégraphiques sur Boulogne et nous ne pouvons que souhaiter qu’un tel évènement s’inscrive dans la durée. (Article Patrick HERRERA)

Commentaires

28.11 | 05:58

Comment dire que la relative difficulté technique d'un art,quelqu'il soit, en r...

27.03 | 17:18

Pour le programme court, Yuzuru a patiné sur 'Otonal' de Raul di Blasio.

24.03 | 13:19

hello, quelqu'un peut il me dire le titre de la musique pour le programme de...

16.05 | 11:56

Un spectacle de qualité avec une programmation harmonieuse entre les...