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Focus sur «Aleph», chorégraphie de Raffaele IRACE qui sera dansée par la Compagnie Karma Dance Project le 17 mai prochain au Théâtre de Ménilmontant (pour une présentation générale du spectacle, lire l’article suivant intitulé ‘KDP : une Compagnie d’Interprètes !’, lequel est daté du 13 mars 2013). Faisons tout d’abord connaissance avec le chorégraphe. Raffaele a été formé à l’Académie de Danse du Théâtre Nuovo de Turin, puis il s’est perfectionné à l’Ecole-Atelier Rudra de Maurice BEJART à Lausanne. Comme danseur, il a interprété des œuvres de Robert NORTH, Mats EK, Austin HARTEL, Carolyn CARLSON et Maurice BEJART, mais surtout il a travaillé avec Jacopo GODANI et a intégré la William FORSYTHE Company, où il s’est spécialisé dans le répertoire de ce chorégraphe. Par la suite, il a rejoint en tant que soliste la Compagnie contemporaine de Munich, la Staatstheater am Gärtnerplatz sous la direction d’Henning PAAR. Comme chorégraphe, Raffaele a été, de 2008 à 2010, le chorégraphe résident du Progetto Dimora Coreografica à Turin, projet soutenu par la région du Piémont, puis il a créé sa propre Compagnie : The Very Secret Dance Society, pour laquelle il a chorégraphié : «Ultra», «Beautiful Screensaver», «Nerodinamico», «Badly Addicted», «Impro Ring», … Notons que certaines de ses œuvres ont été sélectionnées pour la Biennale de Venise ou pour le Festival de Danse d’Ingolstadt. Pour être complet, j’ajoute que Raffaele est régulièrement invité en qualité de Maître de Ballet en Allemagne et qu’il est également Professeur de Danse contemporaine à l’Académie de Danse du Théâtre Nuovo de Turin. Compte tenu des différentes activités de Raffaele, d’un point de vue pratique, sa création «Aleph» a débuté fin Août 2012 pour se terminer début Mars 2013 : elle s’est construite principalement sur 8 weekends pendant lesquels Raffaele venait spécialement de Turin pour créer sur les danseurs ; entre les allées et venues du chorégraphe, c’est la maîtresse de ballet de KDP, Alice PSAROUDAKI (au centre sur la photo en bas à gauche), qui avait la charge de faire travailler les danseurs pour qu’ils intègrent dans leurs corps chaque instant de la chorégraphie, en se basant uniquement sur des tempos précis. En effet, la musique est également une création originale et celle-ci n’a été achevée qu’après la fin de la chorégraphie ; à l’instar d’un Piotr Ilyitch TCHAIKOVSKY exécutant les directives d’un Marius PETIPA, le compositeur Erwann KERMORVANT, spécialiste de musiques de films, a dû écrire la musique au fur et à mesure que la chorégraphie avançait et il n’a pu enregistrer la version finale avec le Philharmonia Orchestra de Londres, à l'Abbey Road Studio, qu’en Mars 2013, juste une dizaine de jours avant la première. L’idée originelle de cette création «Aleph» est née d’un sentiment d’incertitude lié à un bouleversement, qui induit la nécessité profonde d’un changement, d’un nouveau départ. Aleph, première lettre de l’alphabet hébraïque, est aussi un concept, celui d’une source d’énergie inépuisable et c’est ce thème que Raffaele a voulu explorer avec trois danseurs de KDP. La chorégraphie débute par une lumière qui représente symboliquement l’Aleph ; la danseuse Alice VALENTIN (à droite sur la photo du haut et sur la photo en bas à gauche) se saisit de cette source d’énergie qui lui insuffle sa force puis, par contact, l’Aleph se transmet à son partenaire et, alors que ces deux êtres dissemblables semblent se mouvoir au diapason, surgit une troisième entité, la danseuse Emmanuelle KLEIN, qui vient troubler l’harmonie du duo, avant de fusionner avec eux, pour repartir ensuite le corps nourri d’une nouvelle énergie. Même si le style de Raffaele est contemporain, il a besoin d’interprètes qui possèdent de solides fondamentaux classiques, à l’instar de William FORSTHE. Selon la sensibilité du spectateur, certains pourront y voir un ménage à trois semblable à la «Sonate à Trois» de Maurice BEJART, alors que d’autres se laisseront emporter par le magnétisme des danseurs qui paraissent se mouvoir au gré de forces d’attraction ou de répulsion. Le danseur d’origine était Ikki HOSHINO (présent sur les trois photos de répétition), mais comme celui-ci était accaparé par un autre projet au Mexique en Février 2013, c’est Gianluca MULTARI qui a créé la fin de la pièce avec Raffaele pour danser la première du 23 mars à Montreuil. Pour le prochain spectacle du 17 mai qui se tiendra à Ménilmontant, la maîtresse de ballet enseigne actuellement à Ikki la fin de la chorégraphie, afin qu’il puisse reprendre intégralement son rôle dans ce ballet. Par conséquent, le public du Théâtre de Ménilmontant aura le privilège de voir «Aleph» interprétée par la véritable distribution qui a initié la création dans l’esprit de Raffaele. Si vous souhaitez voir cette chorégraphie, réservez vite au : 01-46-36-98-60. (Article Patrick HERRERA) - Pour vous faire une meilleure idée de cette chorégraphie, découvrez quelques images de la première qui a eu lieu à Montreuil le 23 mars dernier en cliquant sur Photos DANSE/Création

9. mai, 2013

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Lucie 14.05.2013 13:25

J'aime bien cet article, on a l'impression de participer à la création.

Amélia 13.05.2013 12:48

Votre regard sur cette chorégraphie m'a donné l'envie de la découvrir. A bientôt.

Commentaires

28.11 | 05:58

Comment dire que la relative difficulté technique d'un art,quelqu'il soit, en r...

27.03 | 17:18

Pour le programme court, Yuzuru a patiné sur 'Otonal' de Raul di Blasio.

24.03 | 13:19

hello, quelqu'un peut il me dire le titre de la musique pour le programme de...

16.05 | 11:56

Un spectacle de qualité avec une programmation harmonieuse entre les...